Le 24 février 2022, la Russie a envahi l’Ukraine en violation du droit international. Si nous compatissons pour le malheureux peuple ukrainien victime des violences de la guerre, nous devons constater qu’il s’agit d’un conflit très localisé et nous interroger sur la réaction disproportionnée des Occidentaux confrontés à ce conflit.
Car les sanctions prises à l’encontre de la Russie pourraient bien se retourner économiquement contre les peuples occidentaux eux-mêmes, tout en multipliant les possibilités de favoriser une escalade qui, en cas de dérapage, les impliquerait dans un conflit qui n’est pas le leur. Le risque est aussi de renforcer les liens entre la Russie et la Chine, de plus en plus unies contre les prétentions occidentales à exercer le leadership mondial.
Dans d’autres conflits localisés récents, en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye ou en Syrie, jamais les pouvoirs occidentaux n’ont pris le risque d’obérer l’avenir de leurs peuples, lesquels sont aujourd’hui menacés d’appauvrissement par l’inévitable effet boomerang que créeront les sanctions économiques.
Il est juste de rappeler que ces conflits qui ont souvent été plus meurtriers que celui qui est, aujourd’hui, en cours en Ukraine étaient ceux d’un Occident qui se fait un peu facilement donneur de leçons, tout en étant oublieux de ses propres responsabilités dans le réveil de l’ours russe.
En effet, depuis la fin de la Guerre froide, l’extension progressive, en Europe de l’Est, de l’OTAN, ce masque sous lequel les Etats-Unis défendent leurs intérêts de puissance, a constitué une réelle provocation, malgré les assurances données autrefois aux Russes que cela ne se produirait pas.
Plutôt que de mener une politique de rétorsion suicidaire, l’Occident n’aurait-il pas dû plutôt s’ériger en arbitre de la problématique conflictuelle en convoquant une conférence internationale? L’objectif aurait été de traiter les différents contentieux qui sous-tendent la guerre en Ukraine, comme ceux concernant le statut du Donbass, la démilitarisation de l’Ukraine voulue par les Russes ou encore les limites de l’extension de l’OTAN à l’Est.
En considérant le conflit sous l’angle de la métapolitique, l’observateur peut se demander s’il se pourrait que la surréaction occidentale serve d’autres objectifs invisibles à l’œil profane ? Comme dissimuler les vraies raisons de l’inévitable effondrement économique à venir ou servir les objectifs de la grande réinitialisation (Great Reset) si chère à Klaus Schwabe, le président-fondateur du Forum de Davos et chef d’orchestre de la mise en œuvre d’un capitalisme de coercition qui instrumentalisa déjà à cette fin la crise sanitaire, instaurant, contre le bon sens, des mesures gravement liberticides.