Certains instrumentalisent l’accusation d’antisémitisme pour discréditer des adversaires politiques. Ce fut parfois le cas à l’encontre des gilets jaunes ou pour stigmatiser ceux qui refusaient la vaccination. Pour des raisons mémorielles évidentes, une telle accusation peut faire l’effet d’une arme de destruction massive sur celui qui en est l’objet.
En 2021 une jeune professeure d’allemand de Metz, Cassandre Fristot, fut ainsi condamnée à six mois de prison avec sursis pour « incitation à la haine raciale » et radiée de l’Education nationale. Lors d’une manifestation contre le passe sanitaire, elle avait brandi une pancarte sur laquelle figuraient les noms d’une dizaine de personnes très impliquées dans la mise en œuvre de la stratégie liberticide de lutte contre le covid.
Lors du procès de la jeune femme, les avocats des treize parties civiles voulurent voir sur la pancarte de Cassandre Fristot « les stigmates profonds de l’antisémitisme » et les « codes du complotisme ». Pourtant, rien ne fonde sérieusement de telles accusations qui ne relèvent que du soupçon, de l’insinuation et de l’infondé, ces traits si caractéristiques de l’esprit totalitaire paranoïaque.
En regardant objectivement la pancarte incriminée, il s’avère que celle-ci ne révèle aucun mot relevant du champ lexical de l’antisémitisme, pas plus qu’elle ne comporte des symboles explicites de celui-ci, comme l’est la croix gammée. En revanche, une dizaine de noms de personnalités impliquées dans la gestion de la crise sanitaire, ou en lien avec l’oligarchie mondialiste qui instrumentalisa celle-ci à des fins politiques, y sont inscrits. Aucune mention n’est faite non plus de l’origine communautaire des personnes désignées, lesquelles sont d’ailleurs de confessions variées.
Donc, rien ne peut fonder ici, et de manière certaine, une telle accusation d’antisémitisme. Rappelons que celui-ci se caractérise par l’insulte faite, la haine exprimée et la violence exercée à l’encontre d’une personne pratiquant le judaïsme ou se rattachant culturellement à la communauté juive. Chacun a donc bien compris que Cassandre Fristot visait l’oligarchie capitaliste mondialisée, celle des Rockefeller, de Bill Gates, de George Soros et d’autres encore, tous promoteurs d’un nouvel ordre mondial, à terme totalitaire et collectiviste, qui ne servira que leurs intérêts de classe dominante.
Rappelons le profil de certaines des personnes nommées sur la pancarte:
D’abord, Jacques Attali, incarnation française du projet mondialiste, lequel semble être aux présidents de la République successifs, ce que, dans les années trente, Eugen Fried (membre du Komintern soviétique) était au dirigeant du parti communiste, Maurice Thorez : le discret conseiller de l’ombre, agent influent des réseaux internationalistes veillant à l’application des volontés supranationales exprimées par ceux-ci.
George Soros, ensuite, est le fondateur bien connu de l’Open society, regroupement de plusieurs dizaines d’associations parfois accusées de collaboration tacite avec les passeurs à l’origine de la submersion migratoire de l’Europe, ce moyen efficace de la dilution des nations qui prépare cette « société mondiale, dotée d’un gouvernement universel » que Jacques Attali appelait de ses vœux, en 2000, dans La Revue des deux mondes. Rappelons qu’un rapport du Centre européen pour le droit et la justice a révélé que plus de 20% des juges de la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme), souvent consultée sur le sort des migrants, proviennent de l’Open society, ce qui démontre la capacité d’influence de Soros sur les politiques migratoires européennes.
Neil Ferguson est le statisticien fantaisiste de l’Imperial College de Londres (lié à la Fondation Gates qui contribua à dramatiser la pandémie via l’OMS dont elle est le premier financeur) qui prévoyait la mort de millions de personnes à cause du covid, dont plus de cinq-cents-mille en France, contraignant les dirigeants à prendre des mesures de confinement.
Klaus Schwab, fils d’un industriel allemand soupçonné d’accointances avec les dirigeants du IIIème Reich, est le Président-fondateur du forum de Davos et chef d’orchestre de la stratégie de Grande réinitialisation de l’économie initiée par le capitalisme financier mondialisé, à l’occasion de la pandémie du covid. Il est l’auteur d’un livre programmatique publié sur ce sujet en 2020, Covid 19 : the Great Reset.
Il n’est pas besoin d’aller plus loin dans le biographique pour comprendre combien les dix patronymes cités sur la pancarte de Cassandre Fristot désignent des acteurs de premier plan de la révolution mondialiste en cours et, en aucun cas, des personnes pour leur appartenance religieuse ou communautaire. Le procès fait à la jeune femme relève plutôt d’une stratégie élaborée autrefois par les bolchéviks pour décrédibiliser leurs accusateurs, au prétexte que leurs motivations anticommunistes auraient caché un fondement antisémite.
Celle-ci fut mise au point, en 1918, par Lénine, alors soucieux d’endiguer le discrédit qui frappait les bolchéviks, coupables de crimes horribles dont la révélation nuisait à leur réputation. Le chef communiste fit voter la loi du 27 juillet 1918 permettant de faire fusiller des contre-révolutionnaires pour antisémitisme, le léniniste Youri Larine, l’un des promoteurs de l’amalgame, précisant que l’antisémitisme est “une mobilisation dissimulée contre le pouvoir soviétique”.
Ainsi, critiquer les crimes commis par Trotski (extermination de cinquante mille personnes gazées dans la forêt de Tambov ; répression contre les marins de Kronstadt, etc.) ne relevait plus du combat anti-bolchévique, mais d’une vile pulsion antisémite, puisque Trotski était de confession juive. Il fallait, écrivait Youri Larine, “que dans la conscience des masses laborieuses, le mot “antisémite” devienne synonyme de “contre-révolutionnaire””.
Beaucoup plus tard, Alexandre Soljenitsyne pourra estimer avec raison, qu’en créant un crime d’antisémitisme, “on n’aurait pu trouver meilleur moyen pour que le peuple identifie le pouvoir soviétique à celui des Juifs”. Et, en amalgamant l’antisémitisme à la critique du bolchévisme, les communistes suscitèrent de facto, et en retour, le mythe du judéo-bolchévisme, ce chiffon rouge qui allait exciter un fascisme dont la croissance servirait bientôt la stratégie antifasciste stalinienne.
En associant aujourd’hui antisémitisme et dénonciation du mondialisme, les promoteurs de celui-ci fondent eux-mêmes ce fantasme de judéo-mondialisme qu’ils plaquent sur les intentions de Cassandre Fristot.
La jeune femme qui a été persécutée pour l’exemple n’avait finalement, aux yeux de ses tourmenteurs, que le tort d’être une catholique traditionaliste, ce qui dans leur pratique de l’amalgame suffisait à la placer dans le camp du mal.
Le vrai danger pour l’avenir ne réside pas dans une pancarte provocatrice, mais dans ce néo-bolchévisme qui vient…