Monsieur Macron s’est rendu en visite officielle en Chine communiste, dans le but d’y rencontrer son homologue, le président Xi Jinping. Ce voyage restera d’abord marqué par la force des symboles, lesquels ont une importance capitale en diplomatie.
En effet, alors qu’il était accompagné par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Monsieur Macron, galanterie oblige, s’effaça devant elle pour lui laisser, la première, serrer la main du leader chinois. Les mauvais esprits voulurent voir dans l’image de ce président élu d’une France souveraine, laissant la priorité à une fonctionnaire fédérale nommée et de nationalité allemande, le symbole de la soumission de la France à la technocratie européenne, pire à une Europe germanique.
Lors des entretiens Macron/Jinping, plus symbolique encore fut, aux yeux de ceux qu’inquiète la perspective d’un avenir occidental à la chinoise, la disposition parfaitement symétrique des drapeaux chinois et européens (aux fonds unis, l’un rouge, l’autre bleu, ornés d’étoiles dorées) qui semblait témoigner d’une proximité d’esprit entre les deux systèmes pourtant théoriquement opposés sur le plan idéologique.
Plus sérieusement, la question fondamentale des droits de l’Homme fut le parent pauvre de cette rencontre d’abord motivée par de juteux intérêts économiques. Pour la forme, Monsieur Macron évoqua très timidement, une « exigence respectueuse » de la France en ce domaine, précisant qu’il ne considérait « pas que l’un aurait des leçons à donner à d’autres », ces questions sensibles devant d’ailleurs être abordées « avec respect, conviction et amitié ».
On s’interroge. Comment peut-on parler de respect et d’amitié lorsque l’on s’adresse au chef d’un état totalitaire dans lequel les droits des individus sont bafoués ? Faut-il rappeler à Monsieur Macron que depuis 1949, le régime communiste de Pékin a causé la mort d’au moins soixante-dix millions de personnes, dans le cadre d’expériences idéologiques folles, comme le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle, par la répression policière (Comme celle exercée à l’encontre de ces milliers d’étudiants réclamant la démocratie, massacrés place Tian’anmen, en juin 1989), mais aussi dans les camps de concentration du goulag chinois, le Laogaï qui abrite encore actuellement trois millions de malheureux.
Le régime de Pékin, c’est aussi la mise en place du contrôle total de la population par le Crédit social, l’absence de libertés, le plus grand nombre de journalistes emprisonnés au monde, mais aussi les prélèvements d’organes sur des prisonniers exécutés à cette fin dans le but d’en procurer de nouveaux aux dirigeants malades du parti. Un tel système ne devrait susciter que la sainte colère du président d’un pays qui se prétend encore démocratique et respectueux de la personne humaine.
Mais, après tout, est-ce encore le cas de la France de Monsieur Macron ? Tout témoigne aujourd’hui, en effet, d’une violence accrue de l’appareil d’Etat à l’encontre des citoyens français, comme l’augmentation des violences policières, l’instrumentalisation très probable de l’épidémie de covid dans le but d’imposer à la population des mesures liberticides, la mise en place du honteux passe sanitaire qui priva de leurs droits de nombreux français que le président de la République traita de « sous-citoyens », mais aussi la répression contre de simples particuliers n’exprimant pas leur colère dans les formes modérées que l’éducation requiert, à l’instar de celle exercée, il y a quelques jours, contre une certaine Valérie, arrêtée et jugée pour avoir, sur son compte Facebook personnel, traité le président d’ « ordure ».
Il faut dire qu’en matière répressive, nombre de membres de la « macronie » ont probablement été formés à bonne école dans le cadre de la France China Foundation, une structure qui regroupe de jeunes dirigeants français et chinois, dans le but d’y pratiquer un partage d’expériences. Parmi ceux-ci, l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe, et celui qui fut son ministre de la Santé, Olivier Véran, lesquels ont magnifiquement piloté ce qui semble de plus en plus avoir été une formidable opération de manipulation exercée à l’encontre de la population, à savoir l’instrumentalisation de la crise du covid à des fins politiques, un modèle d’ingénierie sociale qui n’eut rien à envier aux grandes manipulations de masse mises en œuvre autrefois dans les régimes communistes.
En fait, la notion de « droits de l’Homme » semble, de plus en plus, n’être qu’un élément de langage formel du discours officiel d’une France que la revue britannique, The Economist, avait classé parmi les « démocraties défaillantes », en 2021, avec une 24ème place mondiale pour l’indice de démocratie.